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quise, presque idéale, qui puisse dévoiler ainsi sans crainte et sans examen les impressions qu’elle reçoit… parce que son instinct lui dit que ses impressions ne peuvent être que nobles et généreuses. Vraiment ne trouvez-vous pas au contraire beaucoup de grandeur dans un esprit qui bien souvent dédaigne de se demander le pourquoi et le terme de ses pensées ?

— Oui, vous avez raison, vous me rassurez ; votre cœur la devine ; vous l’aimez comme une sœur, et la pauvre enfant vous a voué les mêmes sentiments ; vous ne sauriez croire l’espèce de culte qu’elle a pour vous. Elle m’a priée de la laisser vous imiter, c’est-à-dire se coiffer elle-même et de la même manière que vous ; cela ne m’a pas surpris, votre coiffure vous sied à merveille. Elle m’a aussi demandé d’être mise comme vous, autant que cela pouvait s’accorder avec sa position de jeune personne.

— Chère Emma ! elle m’aime tant ! vous l’avez habituée à s’exagérer si follement ce que vous appelez mes avantages, que, dans sa naïveté, elle ne croit pouvoir mieux me prouver son admiration qu’en m’imitant.