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larmes, au désespoir… Non, non, je suis lasse de souffrir. Et puis quitter des amis si bons, si dévoués ; et puis enfin le quitter, lui… car je l’aime… je sens que je l’aime avec passion… avec idolâtrie…

Hélas ! en était-il donc de cet amour comme de tous les amours, dont l’irrésistible puissance se révèle aux premiers chagrins ?…

Pour la première fois il me coûtait des larmes… pour la première fois j’en reconnaissais toute l’immensité…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

J’attendais avec une anxiété cruelle le moment de vérifier si mes alarmes étaient fondées. Peut-être mon imagination avait-elle exagéré mes ressentiments.

Si, lors de ma première entrevue avec M. de Rochegune, je ne m’apercevais d’aucun changement dans mes impressions, je devais être rassurée.

Vers les six heures, je montai chez madame de Richeville. M. de Rochegune y dînait avec moi ce jour-là, et nous devions aller ensuite au concert.

— Eh bien ! ma chère Mathilde — me dit