ché avec angoisse la trace du baiser de flamme que lui avait donné Ursule.
Pour la première fois je m’aperçus… ou plutôt je me plus à remarquer que cette main était d’une beauté parfaite… Pour la première fois j’éprouvais un sentiment de jalousie cruelle dont je n’osais entrevoir ni la source ni les conséquences.
Tel puéril que soit ce ressentiment, il m’épouvantait comme symptôme.
Si mon amour avait été aussi pur, aussi éthéré qu’il le paraissait, ce baiser m’eût été presque indifférent. Cette nouvelle preuve du cynisme d’Ursule m’eût peut-être indignée… elle ne m’aurait jamais troublée…
Hélas ! je ne veux pas dire que sans cette circonstance de l’entrevue de M. de Rochegune et d’Ursule, j’aurais pour toujours échappé à ces émotions.
Peut-être n’avais-je fait que devancer ce moment fatal où je devais reconnaître la vanité de mes nobles desseins, la faiblesse de mon caractère, l’irrésistible puissance d’un amour coupable… Mais, je le jure par tout ce que j’ai