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dans de bien chères affections ; ne pouvait-elle pas persévérer dans sa haine et vouloir me frapper encore ?

Je ne pouvais douter de M. de Rochegune, je ne me rabaissais pas par une fausse modestie ; mais… je pressentais vaguement quelque nouveau malheur, quelque coup inattendu…

Je ne me trompais pas : ce malheur arriva, ce coup me fut porté… sinon par Ursule, du moins par son influence, comme si cette influence devait toujours m’être funeste.

Ce qui me reste à avouer est une analyse si délicate, d’une psychologie si déliée, qu’il m’a fallu bien longuement interroger mes souvenirs les plus intimes pour renouer ces fils presque insaisissables qui aboutissent cependant à l’un des plus importants, à l’un des plus douloureux incidents de ma vie.

Je me suis promis de tout dire, honteuses faiblesses ou lâches erreurs ; je ne faillirai pas devant un aveu, si pénible qu’il soit, devant une explication, si étrange qu’elle paraisse.

Sait-on ce qui me frappa le plus dans l’entrevue d’Ursule et de M. de Rochegune ?