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— Et cette femme, la croyez-vous belle et jeune ?

— Belle, je ne sais pas ; mais jeune, la fraîcheur de sa voix, la finesse de sa taille, la souplesse de sa démarche me portent à le croire… Que dis-je ? je n’en doute pas ; j’oubliais que j’ai vu sa main nue ; et si je n’avais vu la vôtre j’aurais trouvé la sienne la plus jolie du monde ; mais du moins sa blancheur, ses contours ronds et polis annonçaient certainement la jeunesse.

— Et comment finit cet entretien, que voulait-elle, enfin, cette femme ?

— Avoir — me dit-elle — la seule conversation qu’il lui fût possible d’avoir avec moi, juger par elle-même si ce qu’on lui disait de moi était vrai… et m’exprimer les vœux qu’elle faisait pour notre bonheur. Et puis enfin… Mais vous allez vous moquer de moi et de mon inconnue… et vous aurez bien raison…

— Dites, dites — je vous en prie.

— D’abord, Mathilde, je dois vous prévenir que j’ai été surpris… D’honneur, je ne m’at-