Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

brages, la pureté des eaux, l’aspect chevaleresque des hautes tourelles ; j’admire… et cette contemplation n’est pas sans amertume, parce qu’il s’y joint une secrète envie… Mais que, par un heureux caprice de la destinée, toutes ces magnificences naturelles m’appartiennent… mais que j’aie la certitude de vivre à jamais dans cet Éden, alors mon admiration devient exclusive, alors ces beautés deviennent miennes, alors je m’en glorifie, je m’en pare, alors c’est mon château.

— Bonne et tendre Mathilde… puisse au moins la sûreté, la sécurité de cette possession… vous dédommager de toutes les magnificences qui manquent pour être digne de vous !

— Oh ! ma sécurité est entière… mon ami… Ce n’est pas confiance déplacée ; je ne serai jamais jalouse de vous, parce que vous ne pourrez jamais éprouver pour aucune femme le sentiment que vous éprouvez pour moi.

— Ni celui-là, ni aucun autre, je vous le jure.

— Mon ami, parlons de ce qui est probable et possible. Il est de ces vœux éternels qu’on