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sée près de vous me paraît belle, heureuse… Si vous saviez tous les plans que je forme.

— Et moi donc, mon ami, vous n’avez pas d’idée de mes projets ; quelquefois j’en suis confuse, tant ils enchaînent votre avenir.

— Cela vous regarde, Mathilde ; cet avenir est à vous, je ne m’en mêle plus, et votre confusion…

— Ma confusion, c’est l’embarras des richesses ; j’ai mille desseins, et je ne m’arrête à aucun. Vous ne savez pas tous les romans dont vous êtes le héros… Pourtant je me suis arrêtée pour cette année à un voyage d’Italie ; nous le ferons avec madame de Richeville. Le prince et la princesse d’Héricourt, en revenant de Goritz, nous rejoindrons à Florence.

M. de Rochegune me regarda d’un air très surpris, puis il ajouta en souriant :

— Au fait, pourquoi m’étonner ? Je ne désirais pas autre chose au monde ; vous m’avez deviné, il n’y a rien que de très naturel à cela,

— De très naturel ?

— Oui. Dussiez-vous vous moquer de ma métaphysique, je prétends que d’un sentiment puéril doivent naître des projets pareils ; plus