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Notre amour.. si vous saviez le charme de ces mots… car vous m’aimez… Mathilde… vous m’aimez…

— Oui… oh ! oui, je vous aime… Et je suis quelquefois à me demander par quelle transformation insensible cet amour a succédé à l’amitié profonde… presque respectueuse, que j’avais pour vous.

— Écoutez, Mathilde… voulez-vous me rendre très-heureux ?

— Parlez… parlez…

— Eh bien ! interrogez tout haut votre cœur, que je sache ce que vous éprouvez pour moi, aujourd’hui, à cette heure : bonnes ou mauvaises impressions, dites-moi tout avec la franchise la plus absolue ; je vous ferai la même confidence.

— Je trouve cette idée charmante : j’aimerais beaucoup à constater ainsi, de temps à autre, la richesse de notre amour.

— Ce serait constater chaque fois l’augmentation de nos trésors, vrai plaisir de millionnaire.

— Et puis, j’y songe, mon ami, un jour peut-être cette espèce de confession de cœur