« Combien je me réjouis de vous avoir écrit ! Je me sens mieux et plus calme en terminant cette lettre qu’en la commençant. Je renais à l’espérance. Oui, plus j’y réfléchis, plus le silence obstiné qu’Ursule a gardé sur ses projets et sur la cause de sa tristesse me paraît d’un bon augure ; elle aura craint peut-être de se laisser pénétrer en me répondant. Sa distraction affectée l’a servie à souhait.
« Après deux années d’une liaison souvent troublée par la jalousie et la froideur, je l’avoue, mais enfin suivie, on n’abandonne pas ainsi un homme sans lui donner une raison, n’est-ce pas ? Après les immenses sacrifices que j’ai faits pour elle, ce serait ignoble, barbare, insensé…
« Enfin, qui la forçait à revenir à Paris ? Son mari était assez amoureux pour la reprendre, après la scène de Maran… J’avais bien songé à un retour à ce mari… cette femme est si bizarre… Mais non, non… cela est impossible… Sans trop d’orgueil, je puis bien m’estimer fort au-dessus de M. Sécherin.
« Maintenant, je me souviens de certaines remarques qui ne m’avaient pas d’abord au-