Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas que, si criminel que soit mon amour, c’est un crime que de le jeter au vent ! Elle ne pense donc pas à l’avenir ! Elle ne pense donc pas qu’un jour sa jeunesse, sa beauté ne seront plus qu’un souvenir, et qu’elle sera trop heureuse de trouver cette affection qu’elle dédaigne maintenant, cette affection qui doit être éternelle puisqu’elle a résisté à ses caprices, à ses mépris, à son ingratitude… Mais, tenez, ceci est affreux. Je deviens fou de rage contre moi et contre elle. Je ne puis continuer cette lettre… La colère et la douleur m’aveuglent. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Paris…

« Hier il m’avait été impossible de continuer cette lettre ; je la reprends, de nouveaux événements sont arrivés. J’espère éclaircir mes idées en vous écrivant, car ma tête est un tel chaos qu’elles y bouillonnent sans ordre et sans suite.

« Rassemblons les faits et mes souvenirs. Hier, après avoir interrompu cette lettre, j’allai voir Ursule : on me dit qu’elle était souf-