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consolation des trésors d’amour délicat et passionné : trésors que j’amassais depuis si longtemps dans mon cœur, et que j’avais à peine osé lui dévoiler, tant je craignais ses railleries !

« Je me disais : Enfin, voici le moment où je pourrai la dominer, peut-être, par l’ascendant du dévouement le plus tendre. Eh bien, non, non, elle m’échappe encore… à genoux, à genoux devant elle, baignant ses mains de larmes… car cette femme me fait pleurer comme un enfant, en vain m’écriai-je : « Par pitié, dites-moi ce qui vous afflige ; dites-moi vos souffrances, que je les partage ; dites-moi que je puis espérer de vous consoler un peu, et vous verrez quelles ressources inouïes vous trouverez dans mon cœur. Oh ! non, vous ne soupçonnez pas ce dont je suis capable pour chasser un tourment de votre cœur. Vous vous êtes quelquefois étonnée des prodiges que j’opérais pour combler vos désirs les plus insensés ; eh bien, cela n’est rien, rien auprès des merveilles de tendresse que m’inspireraient votre confiance, l’espoir de vous épargner