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simplement l’amant de ma femme… Ne prenez pas ceci au moins pour du cynisme : en parlant de la sorte, je suis l’écho des gens les plus graves, les plus religieux, qui ont pris ce bel et touchant amour sous leur patronage. Oui, ils ont proclamé madame de Lancry libre de tous liens envers moi ; l’unique condition qu’ils ont mise à ce divorce au petit pied est qu’elle garderait mon nom pur et sans tache. Sauf ces réserves, elle est donc parfaitement autorisée à goûter en paix et au grand jour toutes les chastes douceurs de l’amour platonique avec M. de Rochegune : vu que je suis un misérable, et que j’ai abandonné ma femme pour vivre avec ma maîtresse dans un cynisme révoltant.

« Savez-vous qui s’est ainsi porté accusateur public devant la société au nom de ma compagne outragée ? c’est le vieux prince d’Héricourt, l’homme pur et honorable, le grand seigneur par excellence. Vous m’avouerez qu’il joue là un singulier rôle, d’autant plus singulier que son réquisitoire moral est venu à propos d’une nouvelle excentricité de M. de Rochegune, qui un beau jour a trouvé charmant