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clamé et prouvé à la face du monde qu’il est des amours si élevés si honorables, que ceux qui les partagent peuvent prendre tous les gens de bien et de cœur pour confidents ; soyez sûr que la société acceptera cet amour aussi loyalement qu’il est posé devant elle. Il vous appartenait, à vous et à une jeune femme dont je ne prononce le nom qu’avec le respectueux intérêt qu’elle mérite, de faire revivre de nos jours l’une de ces pures et saintes affections qui exaltent les belles âmes jusqu’à l’héroïsme. — Vous avez raison, mon ami — ajouta la vénérable princesse d’Héricourt. — Au moins une pauvre jeune femme qui a bien souffert saura que si le monde a été malheureusement impuissant à lui épargner d’affreux chagrins, il lui a tenu compte du courage, de la pieuse résignation qu’elle a montrée, et qu’il lui témoigna sa sympathie en respectant les consolations qu’elle cherche dans un sentiment dont les personnes les plus austères se glorifieraient. — Espérons aussi — dit le prince d’une voix imposante et sévère — que ce qui s’est dit ici aura un retentissement salutaire… que ces paroles parviendront jusqu’à ceux qui