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solée, Monsieur, d’avoir par une plaisanterie, provoqué une réponse dont les conséquences peuvent être aussi graves pour la réputation de madame de Lancry et… — M. de Rochegune ne la laissa pas achever, et lui dit de l’air du monde le plus naturel : — Et pourquoi donc, Madame, la réputation de madame de Lancry souffrirait-elle de ce que j’ai dit ? Ne doit-on pas s’enorgueillir de l’admiration et de l’amour qu’on éprouve pour elle ? ne se fait-on pas gloire d’être sensible à tout ce qui est noble et grand ? faut-il dissimuler son enthousiasme, parce que c’est une femme jeune et charmante qui a une âme noble et grande ? — Non, sans doute, Monsieur, reprit madame de Ksernika avec son sourire perfide. Seulement, cet enthousiasme pourrait faire supposer aux médisants que la personne qui l’inspire n’y est pas insensible… — Mais tout ce que je désire, c’est que les médisants soient des premiers convaincus que madame de Lancry n’est pas du tout insensible à l’enthousiasme qu’elle m’inspire — s’écria M. de Rochegune en jetant sur madame de Ksernika un regard de mépris sévère. — Les médisants !… Mais si par hasard