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éloquentes paroles… et… Mais je vais tout vous dire. Vous savez qu’hier soir, par hasard, j’ai fermé ma porte pour aller au jeudi de madame de Longpré. Je ne pouvais m’en dispenser : il y avait des siècles que je n’y étais allée. Notre bonne princesse et le prince se faisaient les mêmes reproches. J’étais convenue avant-hier avec eux d’aller les prendre ; hier nous arrivons tous trois chez madame de Longpré. Je n’estime pas le caractère de cette femme, avec tout son esprit elle manque de courage ; elle laisserait atrocement déchirer devant elle le plus dévoué de ce qu’elle appelle ses amis intimes, sans autres observations que des… Ah ! mon Dieu ! que me dites-vous là ? Je n’aurais jamais cru cela !… Mais est-ce bien vrai ?… C’est sans doute exagéré, etc. Le prince d’Héricourt va maintenant si peu dans le monde que son arrivée chez madame de Longpré fut presque un événement. Vous ne sauriez croire, ma chère Mathilde, l’effet imposant que produisit sa présence, et comme elle changea presque subitement l’aspect de ce salon au moment où nous entrâmes. On y parlait si bruyamment que c’est à peine si l’on entendit