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caractère déjà si excentrique de M. de Rochegune.

Pour comprendre ce qui va suivre, je dois dire, ce que j’avais d’ailleurs très facilement oublié, que M. Gaston de Senneville, neveu de madame de Richeville, s’était occupé de moi, pensant nécessairement que l’évidence des soins de M. de Rochegune et l’évidence non moins grande avec laquelle je les accueillais, constituaient une sorte d’amitié fraternelle qui lui laissait, à lui, M. de Senneville, toutes les chances possibles de m’inspirer un sentiment plus tendre.

Il était fort jeune, il avait, je crois, vingt ans. Madame de Richeville le recevait avec bonté : c’était la nullité dans l’élégance et l’insignifiance dans la bonne grâce la plus parfaite ; ayant d’ailleurs des manières excellentes, et suppléant à ce qui lui manquait du côté de l’esprit par un usage du monde si précoce, que ses façons exquisement formalistes faisaient un contraste presque ridicule avec sa jolie figure encore toute juvénile.

Après les enfants savants, les petites filles qui font les madames, je ne sais rien de plus