Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ciété de madame de Richeville, qu’on se serait pour ainsi dire fait un scrupule de priver M. de Rochegune du plaisir de m’offrir son bras ou de se placer à côté de moi ; cette bienveillante tolérance, de la part de personnes d’une rigidité connue, prouvait assez combien notre attachement était honorable.

J’avais une tendre amitié pour madame de Richeville ; chaque jour elle me témoignait de nouvelles bontés. Je chérissais Emma comme j’aurais chéri une jeune sœur, jamais je n’avais été plus heureuse.

Je passais presque toutes mes soirées chez madame de Richeville, à l’exception de mes jours de Bouffons et de quelques autres jours où je restais seule à rêver.

Le matin, je faisais quelques promenades, des visites intimes, ou bien je me mettais au piano.

Je me trouvais si bien de cette nouvelle vie calme et intime, que je n’avais pas voulu consentir à aller quelquefois au bal.

Un fait peut être inouï dans les fastes de la société vint montrer sous un nouveau jour le