à une désolante inertie… Les consolations de l’amitié ne sont-elles rien pour vous ? Pourquoi vous isoler opiniâtrement dans vos sombres pensées ?
« Mieux que personne je comprends votre éloignement du monde, mais n’est-il pas un milieu entre une retraite absolue et le tourbillon des fêtes ? Je n’ose vous parler de mon bonheur, et vous citer ma vie comme un exemple à l’appui du goût que je voudrais vous donner pour une existence doucement partagée entre quelques amitiés sincères… Mon Emma est près de moi, vous me diriez avec raison que toutes les conditions doivent me paraître heureuses.
« Il me semble pourtant que la solitude dans laquelle vous vivez ne peut qu’aigrir votre noble cœur, s’il pouvait jamais perdre ses qualités angéliques ; aussi, je vous le dis encore, venez, venez parmi nous.
« Depuis que l’éducation d’Emma est terminée et que j’ai quitté le Sacré-Cœur, je me suis créé une intimité charmante de femmes un peu plus âgées que moi ; car je me suis mise à être très franchement vieille femme, ce qui