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lier incident qui avait mis en ma possession une lettre de M. de Lancry écrite à une personne inconnue.

Ce fait le frappa, il me dit qu’il prendrait les mesures nécessaires pour tâcher de savoir si en effet M. Lugarto ne serait pas secrètement à Paris.

— Mais croyez-vous qu’il ose revenir ici ? — lui dis-je.

— Je le crains, il est trop lâche pour se battre avec moi, et j’avoue que j’hésiterais à exécuter la terrible menace que lui a faite M. de Mortagne.

— Lui-même aurait reculé devant cette extrémité…

— Je ne sais, son caractère était si intraitable… mais ce qui augmentera l’audace de Lugarto, c’est que ses crimes ne sont pas prouvés ; il peut se mettre sous la protection des lois et affronter le scandale d’un procès que l’on peut lui intenter au sujet de votre enlèvement.

— Jamais je n’y consentirais — m’écriai-je — il faudrait soulever trop de questions ignominieuses pour le nom que je porte ! Ce