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chez une des personnes qu’il aimait le plus au monde. Mais vous avez senti comme moi que ce n’était pas le moment de nous entretenir de ce cruel événement… Ah ! si vous saviez tout ce que j’ai perdu en lui !

Et une larme que M. de Rochegune ne chercha pas à cacher roula dans ses yeux.

— Je l’ai aussi bien regretté, et le regrette tous les jours encore… — lui dis-je avec une vive émotion — quand je songe qu’à ses derniers moments sa pensée a encore été pour moi… Ah ! c’est une horrible mort, c’est une infernale vengeance !…

M. de Rochegune fronça les sourcils et me dit d’un air sombre :

— J’ai employé tous les moyens possibles pour savoir où était ce misérable Lugarto et pour découvrir les instruments de son lâche guet-apens ; car je suis de l’avis de madame de Richeville au sujet de ce duel et de son effroyable issue. Personne ici n’a pu me renseigner ; quelques personnes seulement m’ont dit que Lugarto était ou en Amérique ou au Brésil.

J’instruisis alors M. de Rochegune du singu-