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Emma l’accompagnait à merveille.

Cette première partie de sa tâche si bien accomplie, M. de Rochegune s’occupa de la seconde ; il se mit à la table de dessin, et en une demi heure il eut admirablement dessiné à la sépia le portrait de l’hetman des cosaques, dont les traits rudes et sauvages étaient rehaussés par un costume très pittoresque.

J’étais moins étonnée des talents vraiment remarquables de M. de Rochegune, quoique j’ignorasse qu’il les possédât, que de la gracieuse facilité avec laquelle il s’était prêté à tous les désirs qu’on lui avait témoignés.

Je trouvais à la fois surprenant et charmant que ce soldat intrépide, que cet éloquent orateur, que cet homme d’une charité évangélique (car il continuait scrupuleusement à sa terre les traditions philanthropiques de son père), réunît des dons si agréables à des qualités si éminentes et si rares. Et puis il me semble qu’on sait toujours un gré infini aux hommes puissants par l’intelligence, forts par le courage, de se montrer simples, bons et prévenants.

Je n’étais pas seule d’ailleurs à ressentir