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cevoir… il n’en peut tirer une parole. Chaque minute de retard compromettait le salut de l’armée et la vie de l’hetman, car son inaction méritait la mort. Pour le tirer de l’anéantissement où l’avait plongé la nouvelle du massacre de ses deux fils, Rochegune prit un parti désespéré et dit à l’hetman : — À cheval… à cheval… Le vieillard le regarde et secoue la tête. — C’est pour retrouver tes fils ! — s’écrie notre ami… Un éclair brille dans les yeux du vieillard. — Mes fils ! — s’écrie-t-il — où sont-ils ? — Suis-moi… tu les trouveras ! — dit Rochegune, et il saute à cheval en se dirigeant vers le point indiqué par l’aide-de-camp : — Mes fils… mes fils ! — s’écrie le vieillard en sautant à cheval à son tour pour atteindre Rochegune qui gagnait du terrain. Les cosaques se pressent sur les traces de leur hetman : cette masse de cavalerie s’ébranle ; Rochegune la guide et la précède, suivi de près par le vieil hetman criant toujours : — Mes fils… mes fils ! — Suis-moi — répondait Rochegune. Les lignes ennemies sont en vue. Rochegune les montre à l’hetman en lui disant : — Tes fils sont là. Le vieillard pousse un cri de rage et fond sur