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Pour achever ce tableau, qu’on l’éclaire de plusieurs lampes de porcelaine de Chine dont la trop vive lumière, affaiblie par des abat-jour, fait çà et là briller, dans le clair-obscur, l’or des boiseries blanches, les cadres des tableaux, les bronzes des meubles, les peintures des vases de Sèvres ou les vives couleurs des fleurs qu’ils contiennent ; qu’on fasse jouer les joyeuses lueurs du foyer sur d’épais tapis amarante ; qu’on parfume légèrement ce salon, bien clos et bien chaud, d’essence de bouquet, odeur anglaise que madame de Richeville aimait beaucoup, et que je ne puis encore sentir, à cette heure, sans que ce temps déjà si lointain ne surgisse tout-à-coup à ma pensée (certains parfums et certaines mélodies doublent chez moi la puissance des souvenirs), et l’on pourra se faire une idée du plus charmant asile qui ait jamais été ouvert aux longues et douces causeries d’une société intime et choisie.