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nant les pensées qui devaient m’agiter à la vue d’Ursule, avaient constamment causé ensemble pour ne pas me distraire.

Le prince était sorti, je pus donc me livrer à de pénibles réflexions.

Cette soirée ne fut pas vaine pour moi ; elle me prouva que je ne ressentais plus pour M. de Lancry que la pitié mêlée de dédain que j’aurais ressentie pour un étranger qui se fût trouvé dans cette position fausse et honteuse.

Peu à peu mes idées se rassérénèrent.

Ce que devait souffrir M. de Lancry me rappela tout ce que j’avais souffert. Je bénis le ciel de m’avoir délivrée de ces horribles anxiétés en tarissant en moi la source de tout amour, car je voyais la garantie de mon bonheur à venir dans l’impossibilité où je me croyais d’éprouver jamais ce sentiment.

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Peu de jours avant mon arrivée à Paris, M. de Rochegune était parti pour une de ses terres où quelques affaires l’appelaient. Il en revint peu de temps après la rencontre que j’avais faite de ma cousine aux Italiens.

Le souvenir de M. de Rochegune était resté