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humble et résigné, parce qu’il aimait passionnément et qu’on le raillait à son tour.

Lorsque Ursule fut fatiguée de lorgner, M. de Lancry lui adressa de nouveau la parole, mais cette fois avec une sorte de timidité triste. Je connaissais assez la physionomie de cette femme pour voir, à son port impérieux, au sourire railleur qui releva le coin de ses lèvres, pour voir dis-je, qu’elle répondait par des sarcasmes aux reproches indirects de mon mari. Enfin M. de Versac rentra. La toile se leva, cette scène qui paraissait si pénible à M. de Lancry cessa aux premiers accords de l’orchestre.

Un violent ressentiment d’indignation me traversa le cœur en songeant à l’affreux désespoir dans lequel M. Sécherin, insensible aux pieuses consolations maternelles, consumait solitairement ses jours pendant que sa femme, riante, heureuse, se livrait effrontément à son penchant pour la galanterie et pour les plaisirs.

J’avais fait toutes ces observations du fond de la loge où j’étais pour ainsi dire cachée.

Madame de Richeville et la princesse, devi-