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Bouffons avec madame de Richeville ; elle avait offert une place à la princesse et au prince d’Héricourt. Nous étions arrivés depuis quelque temps, lorsque, par un singulier hasard, Ursule et mademoiselle de Maran accompagnées de M. le duc de Versac entrèrent bientôt après dans une loge du même rang que la nôtre.

J’avais prié madame de Richeville, malgré ses refus, de se mettre sur le devant à côté de la princesse d’Héricourt ; presque cachée dans l’ombre, je pus donc sans être vue observer la scène suivante.

Ma cousine était selon son habitude, mise avec la plus parfaite simplicité : elle portait une robe blanche, une écharpe de gaze très légère semblait entourer d’un brouillard neigeux ses charmantes épaules, qui, aux grandes lumières avaient l’éclat et le poli du marbre : deux camélias cerise gracieusement posés dans ses beaux cheveux bruns, dont les boucles ondulaient jusque sur son sein, à son corsage un bouquet de fleurs pareilles à la coiffure, telle était sa parure.

La jalousie ne m’avait jamais aveuglée, je