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quelle obligation personnelle pouvait-elle m’en avoir ? Ne m’avait-elle pas exprimé toute son indignation, une fois que je m’étais permis de lui offrir quelques bijoux ?

« Tout cela était vrai. Par un de ces contrastes inexplicables si nombreux dans le caractère d’Ursule, je vous le répète, elle eût rougi d’accepter un diamant, et elle n’hésitait pas à faire les honneurs d’une maison dont je soutenais secrètement l’énorme dépense, et elle n’hésitait pas à me jeter, avec une sorte de joie méchante, dans les plus folles, dans les plus stériles prodigalités.

« Enfin, lorsque désespéré, furieux de me voir ainsi traité, je lui reprochais d’être mon mauvais génie, Ursule riait aux éclats, me répondait audacieusement : — « Je vous avais bien dit de toujours vous défier de moi lorsque je semblerais éprouver pour vous autre chose que de l’indifférence ou du dédain, pouvant bien quelque jour me mettre en tête de venger Mathilde. Or, ce que je vous avais prédit est arrivé : je venge Mathilde. »

« Le lendemain, un mot tendre de sa part me fit encore oublier ses mépris…