Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

caché dans un massif, et réalisait ainsi un caprice d’Ursule.

« Cette fois j’eus à peine un remerciement ; je l’avais habituée à de telles surprises en ce genre qu’elle s’était blasée sur les prodiges que j’opérais à force d’or.

« Poussé à bout par tant d’insolence, d’ingratitude et de dureté, j’osai récriminer, parler des sacrifices de toutes sortes que je lui avais faits, de ma femme que j’abandonnais, de sa fortune que je dissipais. Ursule, prenant des airs de fierté glaciale et de mépris écrasant, me demanda ce que je voulais dire, si j’étais un homme d’assez mauvais goût pour lui reprocher une sérénade ou un bouquet (faisant allusion à la tenture de fleurs et à l’orchestre invisible) ! Quant à mes autres sacrifices, elle ne me comprenait pas du tout. Mademoiselle de Maran s’ennuyant seule, la voyant isolée, lui avait proposé, à elle Ursule, devenir habiter l’hôtel de Maran, et de l’aider à en faire les honneurs. Cette maison était fort agréable sans doute, grâce à l’économie bien entendue que je mettais dans les dépenses de mademoiselle de Maran ; mais elle, Ursule,