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« Sachez d’abord que j’avais fait construire au milieu du jardin de l’hôtel de Maran un très grand chalet suisse ; au printemps, il servait de salle de bal ; à l’intérieur ses murs étaient recouverts de sapin rustique, ornés d’une incrustation de bois des îles d’un vert tendre représentant des guirlandes de vignes.

« J’arrive sombre et chagrin. Ursule était dans le chalet avec mademoiselle de Maran et lord C***. Au milieu de la conversation, Ursule dit en montrant les murs du pavillon :

« — Mon Dieu ! qu’une tenture tout en fleurs naturelles serait ravissante ! Comme l’intérieur de ce chalet ainsi tapissé serait admirable ! Il est bien dommage que ce soit un rêve de fée.

« Lord C*** et mademoiselle de Maran s’écrièrent qu’en effet une telle idée était impossible à réaliser. Ursule me jeta un de ces regards dont elle connaissait la puissance et parla d’autre chose ; je la compris.

« Le lendemain les murs intérieurs du chalet disparaissaient sous une véritable tenture de fleurs naturelles ; des treillis de jonc très serrés avaient été couverts de jasmins, d’œil-