Je gardai un moment le silence ; malgré ma foi dans l’amour de Gontran, dans ma supériorité sur Ursule, il m’était pénible de songer que mon mari allait avoir encore un entretien secret avec ma cousine.
Hélas ! à cette pensée, tous mes ressentiments jaloux se réveillèrent malgré moi.
Je dis à Gontran avec émotion : — Pour décider Ursule à partir il faudra donc que vous lui demandiez un rendez-vous ?…
— Sans doute…
— Eh bien ! je vous l’avoue, Gontran, cette idée m’est cruelle.
— Allons — reprit-il en souriant — il faudra que j’aie plus de courage que vous… Comment faire pourtant, ma pauvre Mathilde ?
— Je ne sais…
— Je n’ose vous proposer de parler vous-même à votre cousine.
— Non ; cela me ferait mal, je le sens. Un tel avis de ma part l’humilierait amèrement, je ne puis oublier qu’elle a été mon amie… ma sœur…
— Que faire donc ? je lui écrirais bien… mais cela est dangereux… et puis il y a mille