Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à cette odieuse vérité… hors de moi, je m’écriai :

— Vous calomniez Gontran ; il a passé ce jour-là à la chasse, un de ses gens est venu me le dire de sa part.

— Eh ! cet homme a dit ce que son maître lui avait ordonné de dire !

— Cela n’était pas vrai ! cet homme mentait !

— Oui… oui… grâce… Mathilde… Égarée par l’aversion que je vous portais, voulant me venger de vous en vous enlevant votre mari… j’ai été coupable.

— Je vous dis que je ne vous crois pas… je vous dis que vous vous calomniez pour me porter un coup affreux.

— J’ai le courage de vous apprendre la vérité, Mathilde, si honteuse qu’elle soit pour moi, si pénible qu’elle soit pour vous.

— Mon Dieu… mon Dieu, vous l’entendez ! — m’écriai-je en levant les mains au ciel.

— Grâce, Mathilde… car lorsque j’appris plus tard combien vous aviez été malheureuse, lorsque plus tard je sus par Gontran que vous étiez mère ; pauvre malheureuse femme… que