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CHAPITRE VII.

LES BRUITS DU MONDE.


Maintenant que je réfléchis de sang-froid à ces paroles de mon mari, je ne comprends pas comment je pus croire à leur sincérité ; comment ce brusque et tendre retour de Gontran, si étrangement, si fabuleusement motivé, n’éveilla pas mes soupçons.

Mais alors j’ignorais encore que les protestations les plus passionnées servent souvent de voile à la perfidie, à la trahison. Et puis j’étais si malheureuse, j’avais tant besoin de trouver un bon sentiment chez mon mari que je me laissai aller aveuglément à ce bonheur inespéré. Je comptais d’ailleurs sur ma sagacité, sur ma pénétration pour découvrir les véritables intentions d’Ursule.