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— Maintenant, écoute, — continua M. de Mortagne. — Demain matin tu partiras pour l’Italie, et je te défends, tu m’entends bien… je te défends de remettre les pieds en France, à moins que je ne t’y autorise… je t’exile.

— C’est de la folie ! — s’écria M. Lugarto. — Après tout, je brave vos menaces, la loi me protégera, je resterai en France, si cela me convient…

— Écoute-moi, — s’écria M. de Mortagne en se redressant de toute la hauteur de sa grande et robuste taille, et il appuya sa large main sur l’épaule de M. Lugarto, qui fut presque obligé de se courber sous cette puissante étreinte…

— Écoute-moi bien. Depuis quatre mois tu as été le mauvais génie de la plus adorable femme qui existe sur la terre ; tu as fait tout au monde pour flétrir sa réputation, pour avilir son mari ; tu as usé de la plus exécrable perfidie pour accréditer des bruits infamants ; tu as voulu faire assassiner M. de Rochegune ; tu as été faussaire pour attirer ici madame de Lancry. Toi et tes complices, vous avez été encore meurtriers en me faisant tomber dans