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un papier, les remit à M. Lugarto, et lui dit : Voici un bon de cette somme sur mon banquier, payable à vue. Tu les feras toucher par ton correspondant.

Puis il déchira les billets de Gontran.

— Mais c’est indigne… mais il y a soustraction de pièces… mais…

— Et ce malheureux faux de Gontran ? — dit M. de Mortagne sans lui répondre.

— Le voici — dit M. de Rochegune.

M. de Mortagne le joignit à la lettre que M. Lugarto venait d’écrire à M. de Lancry, et mit le tout dans son portefeuille.

En se voyant ainsi arracher le moyen de continuer les tortures de sa victime, M. Lugarto poussa un cri de fureur presque sauvage.

— C’est infâme, il y a contrainte… guet-apens… violence !

— Mais tu veux donc que je te bâillonne ? — s’écria M. de Mortagne. — Je te défends de parler lorsque je ne t’interroge pas… Écris encore.

— Mais…

— Rochegune, donnez-moi le cordon…

M. Lugarto leva les yeux au ciel et obéit.