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— Ceci vous explique le secret de ma domination sur Lancry et sur beaucoup de personnes. J’ai une espèce de police à moi ; je la mets à la piste de toutes les personnes sur lesquelles je veux agir, et c’est bien le diable si je ne découvre quelque tendre erreur ou quelque sordide action qui me les livre pieds et poings liés. Vous avez vu une preuve de ce savoir-faire dans ma domination sur la princesse de Ksernika et la duchesse de Richeville… Pour en revenir à Gontran, quoique le juif aux 50,000 fr. eût été payé, son mariage avec la riche héritière ne se fit pas. Je retirai ma garantie sans m’expliquer. Lancry, mis en demeure de justifier de la fortune qu’il prétendait avoir, ne put rien prouver ; bien entendu on lui tourna le dos, et il retomba pauvre comme Job, ayant pour tout bien plus de deux cent mille francs qu’il me devait. C’était cher ; mais son âme m’appartenait, comme aurait dit Satan… Lorsque Lancry s’est vu ainsi en mon pouvoir, il a jeté feu et flammes ; mais que faire ? se résigner, sous peine de la marque…

Ce fut alors qu’il reçut une lettre de son on-