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si peu important, que parce qu’il eut plus tard une grave conséquence.

On avait jusqu’alors payé les guides à quatre francs, je crois, car j’avais recommandé la plus grande vitesse ; je ne sais pourquoi à ce relais Fritz voulut payer à trois francs seulement. Le postillon vint réclamer à la portière ; j’ordonnai de lui donner ce qu’il demandait, en ajoutant qu’avant toute chose je voulais aller très vite, car j’étais pressée d’arriver.

Le maître de poste, qui assistait à cette légère discussion, recommanda aux postillons la plus grande attention lorsqu’ils arriveraient à la descente de Luzarches, car la route était presque entièrement dépavée en cet endroit par suite des réparations qu’on y faisait. Des lanternes, d’ailleurs, signalaient ce danger.

Nous partîmes d’Écouen.

L’obscurité redoubla, quelques larges gouttes de pluie commencèrent à tomber. Je craignais que le bruit de la foudre n’effarouchât les chevaux, qu’un accident imprévu ne retardât mon arrivée près de Gontran.

Du reste, je contemplais avec un calme mélancolique ces signes précurseurs de l’orage.