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ler de mon départ ; malgré son état maladif, elle eût voulu m’accompagner.

J’allai la voir dans sa chambre. Elle me reconnut à peine. Ses traits ne semblaient pas altérés. Elle ne paraissait pas souffrir ; elle était seulement absorbée dans un engourdissement profond.

À six heures, je partis de Paris.

Celle de mes femmes qui me suivait avec le valet de chambre de M. de Lancry était une fille assez triste et dont la physionomie me déplaisait sans que je susse pourquoi.

On était à la fin de juin, le ciel était sombre, l’air lourd, la chaleur étouffante, un orage menaçait.

Malgré la longueur du jour, vers les sept heures et demie, au moment où je changeais de chevaux à Écouen, la nuit était presque complètement venue. Le tonnerre commença de gronder dans le lointain, quelques éclairs sillonnèrent l’horizon. L’atmosphère devint encore plus pesante.

À ce relais, il s’éleva un débat puéril entre mon domestique et les postillons qui m’avaient conduite. Je ne signale ce fait, en apparence