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ayez à écrire à cette dernière personne, l’important est qu’il soit bien constaté dans le monde que vous vous rendez auprès d’Ursule, et non pas auprès de moi. Je vous expliquerai tout ce mystère, qui heureusement ne doit pas durer. Vous pouvez avoir une confiance absolue dans Fritz, que je vous envoie ; il vous conduira près de Chantilly : c’est là que je vous attends, bonne et chère Mathilde. Courage ! j’espère que de beaux jours nous sont encore réservés. »

Je l’avoue, ma joie de revoir Gontran l’emporta peut-être sur l’inquiétude que me causait sa santé.

Je donnai les ordres nécessaires pour partir à l’instant. Quoiqu’il me répugnât d’interroger un de mes gens, je demandai à Fritz si M. de Lancry était tombé malade pendant son voyage ou à son retour.

— Je ne puis répondre à madame la vicomtesse à ce sujet, — me dit-il. — En arrivant de Paris, M. le vicomte m’a laissé près de Chantilly, dans la maison où il attend madame ; il en est parti seul, il y a trois jours ; il y est revenu seul ce matin. M. le vicomte semblait