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gers qu’elle court, sur la position, sur les antécédents de l’homme qui la trompe…

— Assez, Monsieur, assez ! — m’écriai-je, transportée d’indignation, car je souffrais cruellement de ce que devait ressentir Gontran. — C’est moi, moi seule, qui dois répondre ici… Au lieu de me taire le passé que vous lui reprochez avec tant d’amertumeM. de Lancry, plein de franchise et de loyauté, a été au-devant des informations que je ne pouvais prendre ; il m’a dit : Je ne veux pas vous tromper ; ma jeunesse a été dissipée, j’ai joué, j’ai été prodigue. Mais lorsque M. de Lancry a voulu me parler de sa fortune, du peu qu’il possédait encore, c’est moi qui n’ai pas voulu l’entendre… Je n’ai donc pas été trompée en accordant ma main à M. de Lancry ; j’ai une foi profonde, absolue dans les assurances qu’il m’a données, dans les promesses qu’il m’a faites, dans l’avenir que j’attends de lui ; et, tout en regrettant amèrement cette triste discussion, je suis heureuse, oui, bien heureuse de pouvoir déclarer ici hautement, solennellement, que je suis fière du choix que j’ai fait…