Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je me ravise… je vous les donnerai ce soir, après la mairie, — dit-elle en se levant et en fermant son secrétaire à clef.

— Ah ! Madame, accordez-moi au moins cela, — lui dis-je ; — vous allez me laisser bien triste, bien effrayée de vos cruelles réticences… Ces dernières preuves de la tendresse de ma mère me consoleront, au moins.

— C’est impossible, — dit mademoiselle de Maran ; — la clause du testament est formelle. Une fois mariée, je vous remettrai tout cela… Mais, comment !… cinq heures déjà… et je ne suis pas habillée ! laissez-moi… chère petite.

En disant ces mots, ma tante sonna une de ses femmes qui entra, lui dit qu’on venait d’apporter au salon un meuble pour moi de la part de M. le vicomte de Lancry.

— Allez vite.. c’est sans doute votre corbeille, — me dit ma tante ; — si j’en juge par le goût de Gontran, ça doit être charmant et magnifique à la fois.

Je sortis navrée de chez mademoiselle de Maran.

En songeant à ce secret qu’elle avait voulu