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son château de Rochegune, il allait tous les dimanches à la messe de l’hospice des vieillards, après la messe il dînait à leur table, allait avec eux à vêpres, soupait encore avec eux et couchait dans leur dortoir : il faisait toujours cela une fois par semaine ; ce n’est pas tout, il suivait jusqu’au cimetière le cercueil des pauvres qui mouraient. Voilà, Madame, ce qui s’appelle faire du bien avec bonté… n’est-ce pas ?

— Oui, sans doute, — répondit ironiquement mademoiselle de Maran. — Aller manger dans la gamelle de ces vieux vagabonds, mais je trouve cette idée-là tout-à-fait réjouissante.

— Ah ! vous avez bien raison, Madame, — reprit naïvement M. Sécherin ; — ça leur réjouissait le cœur, à ces pauvres gens. Mais ce n’est encore rien que cela, Madame.

— Ah ! mon Dieu ! il y a quelque chose de plus pharamineux encore que cette communion de gamelle ?

— Oui, Madame. Comme j’étais le plus fort manufacturier du pays, M. le marquis m’avait prié de commander de petits ouvrages à ces