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elle entrait alors sous une tente où l’on dansait.

Je repris un peu d’espoir. Lorsque j’avais été présentée à Madame, après mon mariage, elle avait bien voulu m’accueillir avec cette grâce touchante et cordiale qui n’appartenait qu’à elle.

— « C’est un trésor que mademoiselle de Maran ; en vérité, vous êtes plus heureux que vous ne le méritez, monsieur de Lancry, » — avait-elle dit à Gontran d’un air moitié souriant, moitié sérieux.

Je pensais que Madame, en nous accueillant avec sa bonté accoutumée, imposerait aux méchants propos du monde, et que, par habitude de cour, toutes les personnes présentes modèleraient leur conduite envers nous sur celle de Madame.

Je pris le bras de Gontran ; nous nous approchâmes de S. A. R.

Mon cœur battait à se rompre.

En nous voyant venir, les personnes qui accompagnaient Madame s’écartèrent de façon à laisser un assez grand espace vide entre nous et la princesse.