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— Grand Dieu !… Gontran !

— Vous parliez d’obligations d’argent… je donnerais ma vie pour n’en avoir pas d’autres… envers lui ; car, sachez-le donc, malheureuse femme, il tient entre ses mains plus que ma vie… entendez-vous, plus que ma vie… Maintenant, comprenez-vous ?

— Je comprends, mon Dieu ! je comprends… Pardonnez-moi, Gontran, soyez bon ; tout-à-l’heure, je me suis dit aussi que j’avais tort. Vous le savez, avant ma maladie, j’ai pris la résolution de vous aimer pour vous ; cette résolution je la tiendrai toujours, mon ami… Notre position est horrible… Ce secret, je ne vous le demande pas, non, non ; mais enfin que faut-il faire ?

— Aller ce soir à ce dîner d’abord, puis à cette fête…

— Soit, nous irons… nous irons… Oh ! vous verrez, j’aurai du courage. Je parlerai à cet homme sans lui témoigner mon aversion. S’il le faut, je lui sourirai. Le monde interprétera ma conduite comme il le voudra… Peu m’importe, pourvu qu’aux yeux de Dieu et de vous, je n’aie pas à rougir… Gontran, j’ai plus