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d’une personne à qui j’ai voué le plus inaltérable dévoûment…

— Ah ! monsieur, vous êtes le digne, le noble ami de M. de Mortagne ! — m’écriai-je en tendant la main à M. de Rochegune. — Au nom de M. de Lancry, au nom de notre gratitude éternelle, recevez l’assurance d’une amitié non moins vive que la vôtre. Par cette courageuse révélation, vous nous aurez sauvé de bien des malheurs. Jamais, oh jamais ! nous ne pourrons l’oublier.

M. de Rochegune prit respectueusement la main que je lui offrais, la serra cordialement dans les siennes, et me dit avec émotion :

— Par la mémoire sacrée de mon père, je prends ici l’engagement d’être pour vous le frère… l’ami le plus dévoué… Le voulez-vous ? Me croyez-vous digne de cette amitié, Madame !

— Elle nous honore trop tous deux pour que nous ne la contractions pas avec joie et fierté, — lui dis-je.

On frappa à la porte. Blondeau entra.

— Que voulez-vous ? lui dis-je.

— Madame, — reprit-elle en regardant at-