vous. Il me demanda si vous étiez bien portante, si vous étiez belle ; je lui fis votre portrait, Madame ; une lueur de bonheur et de joie brilla dans son regard mourant.
— Excellent ami ! — m’écriai-je.
— Oui, Madame, vous n’en avez pas de plus fervent, de plus dévoué… Je ne le quittai plus… Madame de Richeville, bravant les convenances peut-être, mais suivant le premier mouvement de son amitié et d’une inaltérable reconnaissance, vint passer quelque temps à Marseille ; elle amenait avec elle l’un des meilleurs médecins de Paris : M. de Mortagne fut sauvé… Comme toujours, il se préoccupait avant tout de votre sort… Alors revint à sa pensée ce projet d’union qui avait fait la joie, l’espérance de mon père… Cette espérance, qu’un moment j’ai cru réalisable, a suffi pour me donner, j’ose presque le dire, le droit… de vous supplier de disposer toujours de mon religieux dévoûment. M. de Mortagne, à son arrivée à Paris, devait avoir un long entretien avec vous. Que mademoiselle de Maran y consentît ou non, il voulait vous faire part de ses projets. On croit ce qu’on veut dire, Madame ;