Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

venant comme par le passé ; il regrettait le chagrin qu’il m’avait causé, il ne me quittait pas ; j’étais délivrée de la présence de M. Lugarto.

Mon bonheur était si grand que j’oubliais les chagrins qui avaient causé ma maladie. Je redoutais presque le rétablissement de ma santé, dans la crainte de voir cesser les précieuses attentions de Gontran, car, à mesure que mes souffrances diminuaient, il devenait moins assidu.

Dans mon égoïsme pour le retenir près de moi, je désirais ardemment une rechute. À l’insu de ma pauvre Blondeau, qui me veillait pourtant avec une sollicitude maternelle, je commis de grandes imprudences ; je tombai assez gravement malade.

Je ne saurais dire ma joie en voyant que j’avais réussi. Gontran redevint pendant quelques jours ce qu’il avait été d’abord. Mais le bonheur d’être toujours près de lui avait sur moi une telle influence que je renaissais bientôt à la vie ; alors de nouveau je craignais de le perdre.

Au milieu de ces alternatives, je me traçai