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je ne vous le demanderai plus… Vous trouvez une distraction dans les soins que vous rendez à la princesse, je ne vous ferai plus de reproches à ce sujet. Vous me voyez avec peine ne pas comprendre le sentiment qui vous lie à M. Lugarto, je ferai tout mon possible pour vaincre l’aversion que cet homme m’inspire. Seulement, — ajoutai-je en ne pouvant retenir mes larmes, — il est une grâce que j’implore de vous, permettez-moi d’aller dans le monde le moins possible. Je ne pourrais vaincre cette froideur que vous me reprochez ; malgré moi… ma pensée se révolte à l’idée de recevoir d’autres soins que les vôtres, s’agît-il même des soins les plus insignifiants. C’est une faiblesse, c’est un enfantillage… je l’avoue… mais soyez généreux… pardonnez-le-moi… Pour le reste, je ferai ce que vous voudrez… Eh bien ! êtes-vous content ? me pardonnez-vous l’impatience que je vous ai causée ? — lui dis-je en tâchant de sourire à travers mes larmes.

— Pauvre Mathilde ! — dit Gontran avec un attendrissement qu’il ne put vaincre ; — il faudrait être de bronze pour résister à