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que vous ne recevrez pas souvent cet original ; il est ennuyeux comme la pluie, et je le déteste, moi.

Je ne pus m’empêcher de dire à M. Lugarto :

— Vous le détestez sans doute autant que vous le craignez, Monsieur, car ce matin vous avez été plus que poli pour lui.

— Tiens !… vous le défendez ! — dit-il en attachant sur moi un regard fixe.

— Je tiendrais beaucoup à compter M. de Rochegune au nombre de mes amis ; c’est un homme de grande naissance, d’un rare savoir et d’un noble cœur.

— Ah !… ah !… c’est comme cela, c’est bon à savoir, — dit M. Lugarto avec ce sourire convulsif qui annonçait toujours chez lui une colère contrainte.

Je me tus. J’étais fermement résolue à avoir avec M. de Lancry une dernière explication au sujet de cet homme.

De vagues pressentiments me disaient qu’il se tramait quelque machination perfide dont moi et Gontran nous devions être les victimes. En me rappelant l’expression de désespoir qui avait un moment contracté les traits de M. de