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vous parle ; car il est familier, et son impudence est grande.

Je restai muette. Je pressentais que M. Lugarto allait venir auprès de moi. En effet, madame de Richeville me parlait encore lorsqu’il s’approcha, me fit un léger salut, et me tendit la main en me disant :

— Eh bien ! vous êtes venue à ce bal. Vous avez eu raison de m’écouter.

Voyant que je ne prenais pas la main qu’il m’offrait, il reprit en souriant d’un air sardonique :

— Nous sommes donc toujours en guerre ? J’avais pourtant dû croire le contraire en vous voyant porter les fleurs que je vous avais envoyées ce matin.

— Je ne vous comprends pas, Monsieur, — lui répondis-je ; et, m’adressant de nouveau à madame de Richeville, je lui demandai le nom de deux très jolies personnes qui entraient en ce moment.

M. Lugarto ne se déconcerta pas, il continua :

— Vous ne me comprenez pas : ce que je vous dis, c’est pourtant assez clair. Les fleurs