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sur une de nos branches collatérales. Mais j’y songe, ne pourriez-vous pas… ?

— Laissez-moi donc tranquille avec vos branches collatérales, — reprit mademoiselle de Maran ; — vous venez vous jeter à la traverse d’une conversation intéressante ! Dites donc, monsieur Lugarto, on vous a joliment volé, si l’on vous a vendu ces armoiries-là cher… Je parie que c’est une imagination de votre carrossier… Alors, permettez-moi de vous le dire, ça n’a pas de sens commun. Estce qu’il faut jamais s’en rapporter à ces gens-là pour composer un blason ? Puisque vous vouliez vous passer cette fantaisie, il fallait vous adresser mieux.

— Mais, Madame, — dit M. Lugarto, en devenant pâle de colère contenue…

— Mais, Monsieur, je vous répète que votre carrossier ou son peintre sont des imbéciles. Est-ce qu’on a jamais vu mettre en blason métal sur métal ? Figurez-vous donc, mon pauvre Monsieur, qu’ils se sont outrageusement moqués de vous avec leurs étoiles d’or en champ d’argent ; ils ont inventé ça parce que c’était plus riche probablement, et que ça rappelait